CHAPITRE 1
LA LANGUE FRANÇAISE
1.1 LE FRANÇAIS DANS LE MONDE
Le français est une langue romane parlée dans les cinq continents du monde comme langue maternelle principalement en France, en Belgique, dans plusieurs provinces et territoires du Canada et en Suisse romande. On trouve aussi des îlots de Francophones natifs aux Etats-Unis et dans certaines vallées italiennes. Le français est parlé comme deuxième ou troisième langue dans d’autres régions du monde, comme dans la République démocratique du Congo qui est le plus peuple des pays de la francophonie, et l’un des 29 pays ayant le français pour langue officielle ou co-officielle.
Avec plus de 250 millions de locuteurs francophones réels dans le monde et 390 millions de locuteurs comme seconde langue et langue étrangère (incluant l’Afrique noire et le Maghreb), le français est la quatrième langue la plus parlée dans le monde.
Le français est une des six langues officielles et une des deux langues de travail (avec l’anglais) de l’Organisation des Nations Unies, et langue officielle ou de travail de plusieurs organisations internationales ou régionales, dont l’union européenne et l’union Africaine. Le français est devenu une importante langue de la diplomatie internationale aux côtés de l’anglais, la seule langue protocolaire pour s’adresser au souverain britannique. Elle est d’ailleurs utilisée exclusivement par la cour royale anglaise en présence de locuteurs françaises. Pourtant l’influence du français dans les domaines économiques et scientifiques internationaux est amoindrie par la place prise par l’anglais.
Dans la linguistique du français, la majorité du fonds lexicale français provient du latin (en tant que langue-mère) ou bien est construit à partir des racines gréco-latines. Dans le français parlé aujourd’hui, les emprunts plus récents à d’autres langues sont assez nombreux : d’abord à l’anglais, puis à l’italien, aux autres langues romanes, aux langues germaniques tel que l’allemand ou le néerlandais. L’arabe à fourni, et fournit encore, quelques mots comme, alcool, algèbre, toubib, bled etc.
On estime à moins de 13% (soit 4200 mots) la part d’origine étrangère dans la langue français courante soit environ les 3500 mots d’un dictionnaire d’usage. Ces mots viennent pour 1054 d’entre eux de l’anglais, 707 de l’italien, 550 de l’ancien allemand, 481 des anciens langues gallo-romaines, 215 de l’arabe, 164 de l’allemand, 160 de l’ancien celtique, 159 de l’espagnol, 153 du néerlandais. Etc.
Il y a différents dialectes du français dans le monde. En se limitant à ce qu’on appelle le « français régional » on trouve l’ensemble de variétés régionales dans le monde, qui restent très proches du français standard. Certains néologismes peuvent également être empruntés au vocabulaire du français régional. On appelle « français régional » les mots ou les expressions employés dans certaines régions de la francophonie, mais non retenus dans les dictionnaires académiques du français ou qui ne sont pas utilisés dans l’ensemble de la francophonie. Il ne s’agit pas de langue familière, mais bien du français qui a évolué de façon différente. Par exemple, dans une partie de la moitié nord de la France, le repas du matin s’appelle « petit-déjeuner » celui du midi « le déjeuner » et celui du soir « le dîner », le « souper » désignant la collation prise le soir après le spectacle. Au Québec, dans le reste du Canada, en Suisse, en Savoie, en Belgique et dans certaines régions françaises on dit « tantôt » là où le français de Paris mais aussi le français africain utilise « tout à l’heure ».
Au Québec également « magaziner » pour « faire des courses » (pour éviter l’anglicisme « faire du shopping » alors que ce mot est perçu comme un barbarisme en France). Au Sénégal et en Afrique francophone, on parle parfois d’ « essencerie » que ce mot est également perçu comme un barbarisme en France. Au Québec et souvent dans le reste du Canada, on dit aussi « avoir une blonde » au lieu de « avoir une petite amie » ou « avoir une copine », « avoir un chun » au lieu de « avoir un petit ami » ou de « avoir un copain ». etc.
Sous la place du français dans le monde, le français est la langue officielle de nombreux pays. Le français demeure l’une des langues officielles de nombreuses organisations internationales : il figure parmi les six langues officielles de l’ONU et l’UNESCO (avec l’anglais, l’espagnol, le russe, le chinois, le mandarin et l’arabe). Le français est également langue officielle de nombreuses autres institutions ou organisations de toutes sortes. Il est également utilisé dans un certain nombre d’autres pays. Une partie des nations utilisant cette langue est regroupée au sein de la Francophonie. La Francophonie est une communité d’intérêt où il est question de la connaissance d’avoir en commun une langue et une culture francophones. Les locuteurs du français se sont sentis menacés par l’omniprésence de l’anglais et l’influence de la culture anglo-américaine après la seconde Guerre mondiale. Ce n’est qu’a ce moment que la conscience de la communauté francophone s’est réveillée avec la volonté de s’unir pour défendre :
(http://fr.wikipedia.org/wiki/francophonie)
La Francophone désigne un ensemble d’Etats et de gouvernement ayant le français en commun. La Francophonie désigne une communauté constituée de pays francophones et renvoie aussi à l’Organisation Internationale de la Francophonie. La Francophonie est donc une communauté de peuples très divers vivant sur les cinq continents et unis par la langue française.
Le français est une grande langue parlée dans le quatre coin du monde et relevant dans le monde. En 2010, une estimation du ministre française des affaires étrangères évalue à environ 200 million le nombre de personnes capable de parler en français dans le monde. On estime aujourd’hui le nombre de locuteurs réels du français a environ 250 millions, dans l’ensemble des pays membres de l’Organisation Internationale de la Francophonie.
1.2 LE FRANÇAIS EN AFRIQUE
En Afrique francophone, le français est parlé comme deuxième ou troisième langue, comme dans la République démocratique du Congo qui est le plus peuplé des pays de la Francophonie. La majorité des pays de l’Afrique de l’Ouest, ou encore au Maghreb ayant le français pour langue officielle ou co-officielle. Mais ces pays aussi parlent les langues américaines et africaines. Ces pays ayant pour la plupart font partie des anciens empires coloniaux français et belge. Le français est parlé comme première langue par une minorité, surtout dans les milieux urbains, notamment en Côte d’Ivoire et au Gabon.
Dès le 17e siècle, la langue française commence à co-habiter avec beaucoup de langues africaines. Par exemple, en Afrique occidentale francophone, nous assistons à une situation de plurilinguisme, ainsi au Togo, le français co-habite avec le mina, l’éwé, le kabiyé et le pilapila. Au Bénin, le français co-habite avec 50 langues africaines parmi lesquelles sont yoruba, fon, goun, dendi, bariba. En Côte d’Ivoire, la langue française co-habite avec 21 langues africaines parmi lesquelles sont le bété, dioula, mandingue, etc. Au Mali et Burkina Faso, nous avons berbara, mandigue, etc. Au Mali et Burkina Faso, nous avons berbara, mandigue, fulfude. En Afrique centrale ; le Cameroun, le Gabon, la République démocratique du Congo ; la langue française co-habite avec les langues suivantes : le kikongo, bassa, sango, lingala, soiyida etc. Au Sénégal, le français co-habite avec le wolof, le serer, le divula, le mandigue etc.
Le contact des langues africaines avec le français a donné naissance au métissage de la langue française. Le français subit une transformation fluctuante. Quelquefois, cette transformation devient stable. En Afrique, il est impossible de parler d’une forme unique du français mais plutôt de divers formes du français qui naissent avec les locuteurs des nombreuses langues d’Afrique. Dans un même pays, il peut y avoir plusieurs formes concurrentes. Cette grande variété du français en Afrique ne facilite pas une description scientifique d’une forme unique du français. Cependant quelques variétés semblent émerger du flot. On ne peut pas accuser ces diverses manières de parler la même langue de mauvaises langues.
Il existe en général dans chaque pays africain, une variété reconnue de français qui diffère du français standard par des particularités ou des traits caractéristiques. En effet, ce français perd en compte le milieu physique et le milieu socio-culturel faisant naitre des néologismes de nécessité.
Par exemple : le jeune Ivoirien dira couramment « j’ai mange de « l’attiéké » (couscous de manioc) ou du « foufou » (boule pâteuse de banane plantain, d’igname, de taro). Le jeune Béninois ou Togolais dira « j’ai mangé du « tapioca » ou de « l’adassa ». (semoule de manioc), alors que le Sénégalais parlera à propos du riz « moi je mange du « tieboudjin » et du « yassa ». De la même façon le locuteur africain n’est pratiquement pas choqué d’entendre, malgré les redondances flagrants : « elle est montée en haut » ou « il est descendu en bas » car ces constructions existent dans sa langue.
En ce sens, le français local africain est l’équivalent des parlers régionaux d’autres pays tels les parlers provençal, breton, corse, belge, québécois, etc. En fait, chaque locuteur dispose de plusieurs registres, de plusieurs « français » selon la personne à qu’il s’adresse et selon le contexte social.
Les écarts entre le français dialectal et le français standard ne sont plus de particularités mais des différences notables. Il existe même des grammaires et des dictionnaires de français des langues africaines. Les expressions qui sont chargées de sens chez l’Africain alors qu’elles sont quelquefois incompréhensibles ou insignifiantes en français standard.
En fait, on peut souvent expliquer ces faits de langue par l’utilisation abondante de la métaphore chez l’Africain. En effet, en Afrique, pour être reconnu comme une personne douée dans l’art de parler, il faut s’appuyer sur les proverbes pour enrichir les arguments. On estime aussi le style métaphorique et une mémoire fidele pour puiser dans l’histoire et la culture. Cela revient à dire que quelquefois, l’Africain utilise les mots français, les agence de la même façon, mais leur donne une signification tout a fait différente.
En somme, autant les langues africaines sont envahies par les structures et les mots français, autant la langue française se métamorphose en Afrique, donnant naissance à plusieurs variétés.
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